Alors que les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ont été célébrés lors du sommet des Nations unies de septembre 2005 à New York comme le symbole du nouveau paradigme consensuel sur le développement, il convient d’en faire une analyse critique afin de saisir si, au-delà de la rhétorique du discours dominant, ils constituent un réel outil de développement ou si, au contraire, ils ne sont qu’une nouvelle composante de la stratégie des acteurs dominants pour lever certains obstacles dans leur effort permanent de restructuration du monde en fonction de la logique de l’accumulation. Quatre constats poussent à pencher pour ce dernier terme de l’alternative : l’appauvrissement du débat sur le développement ramené, dans le cadre des OMD, à la question de la lutte contre la pauvreté ; la forte dimension sécuritaire de cet objectif de réduction de la pauvreté ; la nature fonctionnelle pour les acteurs dominants des stratégies mises en oeuvre au nom de la réalisation des OMD ; et enfin, le caractère technocratique et élitiste des politiques issues des OMD. La conception du développement à l’œuvre confirme la perspective néolibérale des mesures d’ajustement promues.
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