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Armée et nation en Algérie: l'irrémédiable divorce ?

  • Autores: François Gèze
  • Localización: Hérodote: Revue de géographie et de géopolitique, ISSN 0338-487X, Nº. 116, 2005 (Ejemplar dedicado a: Armées et nations), págs. 175-203
  • Idioma: francés
  • Texto completo no disponible (Saber más ...)
  • Resumen
    • English

      Algeria is undoubtedly one of the Third World countries where the army (Popular National Army, PNA) officially benefits from the most important national legitimacy, direct inheritance from the fight for National Liberation (1954-1962). Even so, since the Independence, the dogma of the army-nation identity has been severely dented, army chiefs seizing with a coup the political legitimacy from the “fathers of the revolution”. The authoritarian regime of president Boumediene (1965-1978) was managing recurring conflicts by juggling with the equilibrium between “former maquisards” and “French army deserters”. This regime maintained the army in a subordinate position, manipulating secret services (the Military Security) as its main tool to cling to power. In the 1980s, under the leadership of colonel Larbi Belkheir, a fraction of the FAD clan succeeded in obtaining key positions in the army and the Military Security, while reinforcing its corruption networks and using the growing Islamist opposition. The Belkheir “clan” had to concede a brief supervised democratic opening (1989-1991). Its economical interests were then threatened by a possible victory of the Islamist Salvation Front (ISF) at the elections of December 1991. They cancelled the elections and instigated a ferocious war to eradicate the Islamist movement. This war lasted over seven years with hundreds of thousands of victims and transformed the PNA, or at least part of it, in a civil war army. Resorting to violence to control society, the current military chiefs and their civil allies, closely tied to France, are totally separated from the nation. Behind the civil appearance of the government, the former MS (now called the Department of Information and Security) is now the naked power, the one-party of the country, a “special army” controlling the army to ensure the continuation of corruption networks directed by a small caste of privileged.

    • français

      L'Algérie est sans doute l'un des pays du tiers monde ou l'armée (Armée nationale et populaire, ANP) jouit officiellement de la légitimité nationale la plus forte, directement héritée de la lutte de libération nationale (1954-1962). Pourtant, dès l'Indépendance, le dogme de l'identité armée-nation a été gravement écorné, les chefs de l'armée confisquant par un coup d'État la légitimité politique des "pères de la révolution". Gérant des conflits au sommet récurrents en jouant sur l'équilibre entre officiers "anciens maquisards" et "déserteurs de l'armée française" (DAF), le régime autoritaire du président Boumediene (1965-1978) a maintenu l'armée dans une position subordonnée, utilisant les services secrets (la Sécurité militaire, SM) comme principal instrument de son pouvoir. Dans les années 1980, sous la houlette du colonel Larbi Belkheir, une fraction du "clan des DAF" est parvenue à investir les positions clés au sein de l'armée et de la SM, tout en renforçant ses réseaux de corruption et en instrumentalisant la contestation islamiste naissante. Après avoir dû concéder une éphémère ouverture démocratique sous contrôle (1989-1991), le clan Belkheir, menacé dans ses intérêts économiques par la victoire électorale du Front islamique du salut (FIS) en décembre 1991, a annulé les élections et déclenché une féroce guerre d'"éradication" de la mouvance islamiste. Elle va durer plus de sept ans, faire des centaines de milliers de victimes et transformer l'ANP, ou du moins une partie de celle-ci, en une armée de guerre civile. Recourant à la manipulation de la violence comme principal mode de gestion de la société, les chefs militaires actuels et leurs alliés civils, très liés à la France, leur principal soutien, sont totalement coupés de la nation. Derrière la façade civile du gouvernement, c'est désormais l'ex-SM (devenue DRS) qui constitue le pouvoir nu, le "parti unique" du pays, une "armée spéciale" qui contrôle l'armée normale pour assurer la pérennité des circuits de corruption gérés par une petite caste de privilégiés.


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