Le fait que la plupart des textes qui tentent de retracer l'histoire de la géographie française, même les plus récents, « oublient » ou mettent en arrière-plan la géographie coloniale, n'est sans doute pas un hasard. Pourtant l'hétérogénéité des rapports que l'on peut inclure sous la même locution de « géographie coloniale » constitue une étape intéressante et originale dans les rapports progressifs que la géographie a établi avec l'Ailleurs. Cet oubli est probablement lié au fait qu'il ne s'agit pas d'une « branche » de la géographie, ou d'une école de pensée unifiée et soudée autour d'un maître : en effet, un nombre non négligeable de ceux qui ont apporté une contribution originale à cette géographie n'étaient pas des géographes universitaires, mais plutôt des intellectuels (administrateurs, militaires, médecins, etc.) soucieux de faire progresser l'uvre colonisatrice de la France dans ses colonies.
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