S. Leveque
La loi sur la parité du 6 juin 2000 a rendu possible, lors des élections municipales de 2001, la mobilisation par les candidates, par ailleurs plus nombreuses que jamais, de qualités réputées féminines, telles la proximité ou la capacité supposée des femmes à ancrer l’action politique dans le concret. Cet article se propose de mesurer si ce changement constaté lors des premières élections paritaires de l’histoire politique française a des effets durables sur le jeu politique. L’examen des professions de foi des candidats et candidates aux élections législatives des vingt-et-une circonscriptions de Paris en 2002 montre que le genre n’apparaît pas comme une ressource légitimement mobilisable dans ce type d’élections. Trois séries d’explication de la disparition du genre comme ressource dans la compétition politique sont examinées : la première est relative aux spécificités des professions de foi comme produit standardisé ; la seconde envisage les caractéristiques des élections étudiées ; la troisième renvoie à l’immuabilité des règles du jeu politique.
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