Le développement de l'expertise en matière criminelle au cours du dix-neuvième siècle et sa place de plus en plus importante dans l'exercice de la justice contribuent à constituer l'écriture des médecins légistes en une pratique singulière. Le rapport que les experts désignés par le juge doivent rédiger est en effet un objet hybride : il relève à la fois de l'écriture de la science et de l'écriture administrative. Ainsi, à travers plusieurs exemples extraits des affaires judiciaires du second dix-neuvième siècle, l'article analyse la manière dont la rédaction de ces textes est l'occasion d'une perpétuelle tension entre l'exigence juridique et le travail du scientifique, celui du criminologue de l'anthropologie criminelle. La réécriture pour publication dans des revues scientifiques constituent l'ultime moment de ces palimpsestes.
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