Resumen de Figures du berger chez J.-M.G. Le Clézio et A. Dhôtel
Le berger est traditionnellement lié au religieux, et l¿on a pu dire, dans ce sens, qu¿il est ¿réparateur de continuité¿ (Christian Morzewski). Cette continuité se manifeste, entre autres, par un savoir astral. ¿Les Bergers¿ et Désert de Le Clézio reprennent manifestement ce topos mythique, mais en présentent en même temps une version ¿brisée¿: le ciel étoilé n¿offre guère de stabilité, mais se fragmente et se fait miroir de la violence des hommes.
Par ailleurs, au berger se substituent les figures de l¿artisan-pêcheur (Naman) et du gitan-voleur (Radics), qu¿on peut lire comme des doubles affaiblis, voire dégradés. Chez Dhôtel, le berger est d¿emblée un personnage marginalisé, coupé de tout savoir mythique, et réduit à constater des coïncidences, des incidents. Aussi se caractérise-t-il par sa légèreté, son jeu. Le Clézio et Dhôtel semblent ainsi explorer deux poétiques contrastées du mythe, nostalgique et ludique. Le Clézio ¿proche en cela d¿un Claude Lévi-Strauss ¿ voit/écrit le mythe comme un grand récit perdu, alors que Dhôtel semble plus proche de la mètis grecque, de l¿¿intelligence souple¿ qui relève du ¿savoir-faire de l¿artisan,¿ voire de la duplicité du trickster.
