La crise de la théorie du développement persiste. Depuis I 'échec des stratégies de modernisation centrées autour de l 'État-nation, les sociétés du Sud se sont écartelées entre deux tendances: d'une part, le choix de la mondialisation et de l'insertion internationale avec un role prépondérant de la Banque mondiale et du FMI, et d'autre part, la tentation du repli sur soi, avec un attrait pour les idéologies identitaires sur des populations désespérées, a la recherche de stratégies de survie. L'idéologie nationaliste est aujourd'hui en crise, tant économiquement que politiquement, ce qui se manifeste par une crise identitaire. La contestation de l'État-nation est renforcée par la mondial isation. Le cadre conceptuel linéaire et déterministe des théories du développement n'offre pas d'orientations valables, car elles ne peuvent rendre compte des complexités de la réalité. La nouvelle synthése du courant hétérodoxe abandonne en effet les approches globales et structurelles pour se centrer sur la dimension micro-économique. C'est la remise en cause de la vision téléologique du modele moderniste qui est en jeu, et donc celle du développement du Sud. La nouvelle raison scientifique doit privilégier l'indétermination, le hasard, l'imprévu et done envisager la possibilité de ruptures et de bifurcations historiques. Tout cela est encore embryonnaire, mais ouvre des voies nouvelles a la réflexion.
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