L�ancienneté de la présence italienne en France permet de s�intéresser dans la durée à la question des attitudes religieuses et de leur influence sur le destin d�une population immigrée. Hormis les usages attendus du catholicisme, le plus intéressant est de repérer les transformations conditionnées par la situation migratoire elle-même. L�analyse met ainsi l�accent sur les pèlerinages collectifs, considérant le cas des populations issues de la vague migratoire transalpine établie à partir des années 20 dans les campagnes du Midi toulousain. Organisés sous l�égide des Missions catholiques italiennes, ces rites constituent un des temps forts de la pratique religieuse en terre d�immigration, que ce soit, dès l�entre-deux-guerres, les divers « pèlerinages des émigrés » (et désignés comme tels) auprès de sanctuaires locaux, ou les grandes célébrations mariales itinérantes des années 1950-1960, lors des tournées en France des Vierges de Lorette et de Fatima. Leur évocation précise permet de repérer les différentes dimensions qui s�y entrecroisent : retrouvailles communautaires, moments partagés entre soi, célébrations « à l�italienne » empreintes de nostalgie, mais aussi, à l�inverse, affirmation d�une visibilité au sein même du pays d�accueil, naissance d�itinéraires de dévotion concourant à un nouvel enracinement symbolique et facteurs potentiels d�intégration
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