Depuis le mythe sioniste « une terre sans peuple pour un peuple sans terre », la politique des gouvernements israéliens successifs a consisté à s’approprier des terres en ignorant leurs habitants. L’invisibilité institutionnalisée des Palestiniens est entretenue par les pratiques coloniales quotidiennes d’Israël, qui équivalent à un « spatiocide » (par opposition à génocide), parce qu’il vise les terres, avec pour objectif de provoquer le « transfert volontaire » de la population palestinienne. Pour ce faire, Israël déploie une « biopolitique », en classant les Palestiniens en catégories et en instaurant différents « états d’exception ». Un troisième mécanisme s’ajoute à ces mesures, pour parachever le « spatiocide ». Il s’agit de l’« état de suspension », celui qu’Israël et les Etats Unis imposent depuis le début de la seconde Intifada. Suspendre le conflit plutôt que de le résoudre : cessez le feu et négociations de sécurité au lieu de fin de l’occupation et négociations politiques. Face à ces trois mécanismes, les colonisés répondent par des modes d’action violents et non violents, en créant de la visibilité et en mobilisant l’opinion internationale.
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