Si une première lecture des engagements pris par l’ONU pour lutter contre la pauvreté via les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) peut pousser à l’optimisme, plusieurs failles - inhérentes et paradigmatiques – en compromettent l’efficacité. Ces Objectifs, modestes et imparfaits, restent inscrits dans les prescriptions du post-consensus de Washington qui perpétue le cadre néolibéral préconisé par les Institutions financières internationales (IFI) et qui, en misant sur une « bonne gouvernance » favorable à l’ouverture des marchés et au démantèlement des cadres nationaux de régulation, sape les capacités locales et les processus démocratiques en cours. Pour éviter que les OMD opèrent comme un nouvel instrument de l’ordre mondial unipolaire, il convient d’adopter un modèle de gouvernance réellement démocratique, de repenser le rôle des IFI et d’oeuvrer à la mise sur pied de partenariats équitables. Cela passera par un changement de l’équilibre du pouvoir mondial, par la mobilisation internationale et l’« autonomisation » des pays pauvres qui doivent redevenir les principaux acteurs de leur développement.
© 2001-2025 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados