Imaginés par l’ONU en réponse aux situations dramatiques de pauvreté, de malnutrition, d’épidémies et d’inégalités hommes-femmes qui prévalent dans de nombreux pays du globe, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) constituent-ils pour autant la stratégie adéquate pour remédier à ces crises ? Au même titre que l’initiative « Pays pauvres fortement endettés » (HIPC) et les « Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté » (DSRP) promus par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, les OMD apparaissent comme un nouvel instrument visant à « réduire la pauvreté » et, paradoxalement, à poursuivre des politiques d’« ajustement » et d’ouverture des marchés qui aggravent les conditions de vie des majorités. Les mécanismes de financement des OMD – aide publique au développement, réduction des dettes, commerce – confirment le paradoxe, car insuffisants et, dans leur logique actuelle, contre-productifs par rapport aux objectifs affichés. Bien que l’égalité des sexes et la suppression de toute forme de discrimination envers les femmes restent au centre des discours, les réalités en la matière n’invitent pas à l’optimisme.
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