The decision by 12 out of the 36 states of the Nigerian federation to reinstate the sharia criminal code brought an end to the steady erosion of its area of jurisdiction since the colonial conquest. The built-in reforms of the judiciary system were massively endorsed in the predominantly Muslim Northern states where this was interpreted as a concrete response to the spread of violence, corruption and insecurity. The patterns of administration of Islamic criminal code are reviving past debates on its political instrumentalization and the reinstatement of a rigid approach to punishments which is also particularly discriminatory towards women. The reinstatement of the sharia criminal code is but one of the manifestations of an overall revival of neo-traditionalist strategies in Nigeria, correlated with a regression of federal claims to territorial control. The consociational arrangements established in the late 1960s to curb secessionist pressure have become dysfunctional and Nigeria looks increasingly like a country without a state.
La décision de 12 des 36 États de la Fédération nigériane de rétablir le droit criminel de la charia a mis un terme à un cycle d’érosion de son champ d’application depuis la conquête coloniale. Massivement plébiscitée dans le nord musulman, la réforme du système judiciaire a d’abord fait figure de réponse concrète à l’insécurité liée à une diffusion de la violence et de la corruption. Les conditions d’administration du code criminel islamique réactualisent des débats anciens du fait de son instrumentalisation politique et des tentatives de réactivation d’une application des châtiments rigide et particulièrement discriminatoire envers les femmes. La restauration de la charia s’inscrit également dans un contexte général de montée des stratégies néo-traditionalistes dans les autres régions et de régression de la capacité d’encadrement territorial de l’État fédéral. Le modèle de type consociatif conçu à la fin des années 1960 pour enrayer les pressions sécessionnistes est devenu dysfonctionnel et le Nigeria présente de plus en plus fréquemment les caractéristiques d’un pays sans État.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados