La linguistique souffre de l�étroitesse de vue des méthodes d�identification et d�analyse des langues africaines et a souvent abouti à une classification simpliste des diverses formes langagières d�un même terroir, à tel point que tout ce qui n�est pas conforme aux règles préétablies a souvent été considéré, pour ainsi dire, contre nature. La mondialisation, l�uniformisation et le conformisme compliquent cela encore plus parce qu�ils semblent vouloir nous amener à regarder dans une seule et même direction. D�une façon générale, il s�agit de formes langagières utilisées dans des contextes apparemment non structurés et non codifiés aux yeux du profane, qui requièrent cependant des comportements verbaux spécifiques et indispensables à la satisfaction des sollicitations des membres d�une communauté donnée. De fait, s�il est généralement convenu qu�une langue par définition appartient à tous ses locuteurs, les langues sacrées sont, quant à elles, perçues comme la propriété exclusive d�une poignée d�initiés, toute autre personne n�étant pas habilitée à en faire usage. Leur description scientifique, en l�état actuel des choses, pose d�importants problèmes aux linguistes, parce qu�elles varient généralement d�une cérémonie rituelle à une autre. L�UNESCO, en consacrant un espace à la problématique de la sauvegarde des langues sacrées, témoigne encore une fois de son engagement et de son souci de susciter la réflexion permanente autour de tout ce qui concerne le patrimoine culturel immatériel de l�humanité.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados