Volodine constructs a fiction wherein he is translating the "post-exotic" works of characters who, last remnants of a revolutionary culture, are relegated to a world of concentration camps, where they write in the language of revolution, as though to resist annihilation; outside, Volodine gathers their works and translates them into French. How does this device lead the reader to understand this fiction as witness literature?
Suivant la fiction qu'il construit, Antoine Volodine traduit les oeuvres " post-exotiques " de ses personnages. Derniers survivants de la culture révolutionnaire, relégués dans un monde concentrationnaire, ces personnages produisent une littérature dans la langue de la révolution, comme pour résister à l'anéantissement ; hors du monde concentrationnaire, leur camarade Volodine recueille les oeuvres qui lui parviennent et les fait paraître en français. Il s'agit de considérer comment ce dispositif conditionne le lecteur à recevoir la fiction comme une oeuvre de témoignage. D'un côté, la langue de la révolution reste une arme de combat (une contre-langue ), et en minorant le français, Volodine en témoigne. D'un autre côté, cette langue subit les effets de l'entropie, du fait qu'elle est une langue quasi-morte, que ses locuteurs perdent la faculté de parler ; et cela aussi, la langue de traduction de Volodine doit l'inscrire. Expérience de mort et de régénération, la littérature post-exotique est comme une bouteille à la mer ; survivance de l'original, la traduction offre une culture en héritage.
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