Le corps sensible joue un rôle central dans les processus d'appropriation des espaces du quotidien. L'enquête empirique menée sur la mise en forme, l'usage et l'appréciation de territoires personnels (domestiques et professionnels) donne à voir de nombreux dialogues entre les sensations et les sentiments, l'agréable et le beau. Après avoir mis en évidence les enjeux distincts (instrumentaux, hédoniques et formalistes) caractérisant l'appropriation corporelle de ces environnements (l'« aisance », le « confort » et la « beauté »), il s'agit de montrer que le corps habitant, contraint, voire dressé, ne se trouve pas seulement enjoint de « faire le beau », comme on l'attendrait d'un animal. Il se montre en effet tout autant capable de faire le beau, c'est-à-dire d'alimenter des mises en forme et des appréciations des espaces du quotidien qui relèvent d'une esthétique pleinement formaliste.
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