Hannah Arendt découvre la politique en 1933, suite à l ‘avènement du nazisme en Allemagne. Le point de départ de sa pensée politique est une réflexion sur la figure du « paria », qu ‘elle interprète comme un être humain sans droits et sans État (stateless). Pendant la guerre, cette réflexion va nourrir sa théorie du totalitarisme comme système de pouvoir destructeur de la politique. À partir des années 1950, au centre de sa pensée se trouve en revanche le concept d ‘espace public, l ‘antithèse du totalitarisme, qu ‘elle définit en renouvelant la tradition du républicanisme atlantique. Cet article essaie de montrer la force et les limites d ‘une pensée politique élaborée au prisme de la « question juive » : d ‘une part, une conception de la politique comme sphère de la visibilité et de la participation, antithèse de l ‘« acosmisme » du paria ; d ‘autre part, le refus de voir l ‘oppression sociale comme un obstacle à la construction d ‘une notion républicaine de la citoyenneté.
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