Dans le précédent numéro de la Revue française de science politique, Bruno Latour propose que les science studies et la science politique unissent leurs efforts pour travailler sur des objets communs selon une approche renouvelée de ce que sont « science » et « politique ». Pierre Favre répond à ces propositions en accordant d’abord à l’auteur que les deux disciplines ont de nombreux objets d’étude en commun, même si certaines perspectives divergent notablement. Mais il refuse de suivre B. Latour sur les présupposés majeurs qui fondent son approche. Il conteste l’affirmation de Latour selon laquelle on ne peut distinguer « science » et « politique » qui n’auraient pas de domaines distincts. Il s’oppose à la conception latourienne d’une science finalement dépouillée de toute capacité cognitive. À suivre cette version extrême des science studies, la science politique perdrait toute scientificité. Latour lui-même ne semble pas pouvoir mettre en application son propre programme, en réalité autoréfutant.
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