Cet article tente une réflexion sur le statut de la violence d'un terrain difficile, à partir d'une recherche portant sur les Territoires occupés palestiniens. Il pointe les difficultés particulières altérant l'objectivation du terrain palestinien, avant de considérer plus largement les limites concernant l'appréhension de la violence en science politique. Un début de piste est suggéré sur la trace de travaux pluridisciplinaires anglo-saxons, qui restituerait leurs places aux acteurs et processus ordinaires dans des contextes violents : il s'agit d'éviter la sous-évaluation de la violence, la surinterprétation victimisante, tout autant qu'un regard ne portant que sur les auteurs et causalités de la violence. Il montre que l'engagement par corps du chercheur sur son terrain peut être aussi incontournable que fécond, à condition que cette immersion ethnologique soit distanciée, y compris sur le plan éthique.
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