Peut-on aujourd'hui parler de « patrimoine » en Afrique sans faire référence aux théories élaborées en Occident ? Cet article se propose d'analyser le cadre juridique et les actions mis en place au Bénin à partir d'un questionnement autour des significations attribuées à ce mot dans le cas précis de Porto-Novo. Si la « traduction » locale de notions exogènes est assurée par l'intermédiaire de l'École du patrimoine africain, les mesures adoptées pour sa sauvegarde et valorisation ne sauraient se détacher des valeurs et des objectifs promus par les institutions internationales et, depuis peu, par la coopération décentralisée.
Le patrimoine comme enjeu du développement local via le tourisme demeure une invention exogène dont les acteurs locaux s'accommodent, sauf exception, plus pour capter des financements que par conviction. Les projets se focalisent, pour l'essentiel, sur l'architecture et les monuments, mais connaissent auprès des Porto-Noviens peu de succès. Considèrent-ils que le patrimoine réside ailleurs ? De fait, en dépit des démarches participatives, les populations restent en marge du processus
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