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Jacques et son maître ou les extravagances du récit

  • Autores: Thierry Belleguic
  • Localización: Littérature, ISSN-e 1958-5926, ISSN 0047-4800, Nº 171, 2013 (Ejemplar dedicado a: Diderot et le roman), págs. 54-67
  • Idioma: francés
  • Texto completo no disponible (Saber más ...)
  • Resumen
    • English

      "How had they met ? By chance, like everybody else." The incipit is famous, and places the narrative firmly under the control of the vagaries of chance. The situation is clear: everything, in Jacques the Fatalist, will be either interrupted or displaced, indefinitely differed. Which, as one might have guessed, is not without consequences for the reader. Taking the opposite line to a strictly structured narrative, explicitly refused by the author of Pensées sur l'interprétation de la nature (Thoughts on the Interpretation of Nature), Jacques the Fatalist stages an heuristic regime where what Diderot calls eccentricity, which must be understood, literally, as a care to take the unbeaten path, is given full freedom, in an exemplary survey of thought and knowledge which risks - or better said bets on - taking the wrong turn and thus both discovers and invents. The same insisting mode of writing, from the way the reader is lost in this "rhapsody of facts some real, others imaginary, written without grace and distribued without order", to the wrong turns taken by a master and a Jacques ceaselessly brought back to the same enigmatic cross-roads, pervades the heart of the fiction and points to possible meanings both affirmed and subverted, multiple, polymorphous, constantly reinvented through a fiction which is all the more "true" that it gives itself as such, all the more perverse that it reveals its mechanisms, creating thereby another fiction, that of a new subject of knowledge, which constantly need to be reinvented.

    • français

      " Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. " L'incipit est célèbre, qui place le récit sous le signe de l'aléa. Il faut s'y résoudre : tout, dans Jacques le fataliste, sera soit interrompu, soit déplacé ou indéfiniment différé. Ce qui, on l'aura deviné, ne sera pas sans conséquence pour le lecteur. À revers du méthodisme, décrié haut et fort par le philosophe dans les Pensées sur l'interprétation de la nature, Jacques le fataliste scénographie un régime heuristique où joue à plein la vertu de ce qu'il nomme volontiers l'extravagance, qu'il faut entendre, littéralement, comme un souci de vaguer en dehors des sentiers battus, en une exemplaire traversée des savoirs et des genres, régime qui prend le risque (ou plutôt fait le pari) du fourvoiement et, ce faisant, découvre et invente, tout à la fois. De l'égarement du lecteur pris dans cette " rhapsodie de faits les uns réels, les autres imaginés, écrits sans grâce et distribués sans ordre " au fourvoiement du maître et d'un Jacques sans cesse ramené aux énigmatiques fourches patibulaires, un même travail d'écriture insiste au coeur même de la fiction, faisant signe vers les possibles d'un sens tout à la fois affirmé et subverti, multiple, polymorphe, sans cesse renouvelé par une fiction qui est d'autant plus " vraie " qu'elle se donne pour telle, d'autant plus retorse qu'elle révèle ses mécanismes, créant par là-même une autre fiction, celle d'un nouveau sujet du savoir, toujours à réinventer.


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