À la veille du premier conflit mondial, l’aviation est encore largement considérée comme un sport. Depuis la fin du xixe siècle, l’armée française observe toutefois avec un intérêt prudent le développement de cette pratique. Le déclenchement des hostilités amène toutefois à reconsidérer l’utilisation de l’aviation dans les opérations militaires. L’image de l’aviation, sport élitiste en voie de professionnalisation, confère tout d’abord une dimension particulière au combat aérien. La persistance d’une représentation « sportive » de l’aviateur en temps de guerre conduit à la création de la catégorie de l’« as ». Mais si cette nouvelle distinction militaire permet de donner un visage aux héros de la patrie en guerre, le combat aérien se révèle vite fort éloigné de la compétition sportive. De fait, la violence et la mort de masse l’emportent progressivement sur le fair-play sportif, alors que la presse se plaît à propager le mythe de la guerre comme le « grand match ».
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