Les villes allemandes de la fin du Moyen Âge ne sont pas marquées par la culture universitaire aristotélicienne comme le sont leurs consoeurs italiennes. Comment, dès lors, peuvent-elles penser leur organisation politique, elles qui ont souvent l'occasion de refondre leurs institutions pour les adapter à l'évolution des équilibres sociaux ? Les quelques poèmes didactiques conservés sont souvent trop généralistes ou moralisateurs pour donner à apercevoir une telle réflexion ; vers 1400, deux vastes traités septentrionaux tentent de fonder en droit non seulement la position juridique de la ville, mais aussi les principes de fonctionnement de son organisation politique, en assimilant pour l'un d'eux le droit de sa ville au droit romain. Pour les villes méridionales, de tels textes n'existent pas : c'est alors dans une variété de sources qu'on doit aller chercher les traces de l'importance du politique et des réflexions qu'il suscite, dans un monde urbain où les défis de la vie en commun imposent une véritable créativité institutionnelle.
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