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Resumen de Un hôtel royal et ses dignitaires au XIVe siècle. L'exemple de l'hôtel de Charles II roi de Navarre

Philippe Charon

  • Charles II, roi de Navarre et comte d'Évreux (1349-1387), disposait, à l'instar de ses contemporains, d'un hôtel, que ce soit dans son royaume que sur ses terres françaises. Il était gouverné, outre la chambre avec à sa tête des chambellans, par des maîtres d'hôtel et comprenait cinq métiers, l'écurie, la fruiterie, la cuisine, et la bouteillerie ou échansonnerie (la fourrière étant agrégé à l'écurie), dirigés chacun par des maîtres ou écuyers. Ces responsables, au nombre de quatre-vingt-huit recensés au cours du règne, étaient nobles à une très forte majorité. Cette origine sociale homogène ne se traduit toutefois pas dans une même origine géographique : l'hôtel de Charles II a compris des Français en nombre très supérieur aux Navarrais, et cela jusqu'à la fin de son règne après son installation définitive en Navarre après 1361. Pour autant, cette hétérogénéité géographique n'a pas entraîné la création de groupes distincts. Si certains dignitaires français venus le servir en Navarre ont regagné leurs terres, d'autres se sont installés dans ce royaume, soit en faisant venir leur famille, soit en s'alliant par mariage à des familles navarraises. Il a existé d'autres facteurs de cohésion. Les Navarrais, comme les Français, ont partagé le destin de leur maître. Ils ont été ses compagnons de fortune et d'armes dans ses guerres du royaume de France des années 1358-1359, et même avant. Pour au moins dix d¿entre eux, ils ont pris part, de près ou de loin, à sa libération, dans la nuit du 7 au 8 novembre 1358, du château d'Arleux où le roi Jean le retenait prisonnier depuis son arrestation le 5 avril 1356 à Rouen, comme aux événements immédiatement postérieurs. Il s'en est suivi une solidarité affective, entre ces hommes, mais aussi entre eux et Charles II, laquelle a rejailli sur leurs parents et enfants. Charles a en effet confié aux uns des postes dans son hôtel, tandis qu'il a assuré les conditions matérielles des autres. Si la durée moyenne de leur service dans l'hôtel est de moins de dix ans, avec de fortes disparités, celle de leur carrière est de presque quatorze ans, ce qui est une durée longue. L'engagement s'est donc traduit par une longévité de service, dans et en dehors de l'hôtel, ainsi que par une fidélité. Seuls quatre officiers connurent une disgrâce, ce qui est marginal. S'il a existé des spécialistes de la chose domestique, à l'échansonnerie, la cuisine ou la fruiterie, si certains dignitaires ont exercé leurs talents dans les hôtels de l'épouse de Charles II, de son frère et de sa s'ur, d'autres ont un parcours qui illustre le fait que l'hôtel de Charles ne se cantonnait pas à ces fonctions domestiques. Il avait un rôle militaire : ses dignitaires prenaient les armes en cas de menaces aux frontières, d'entrées en campagnes ou de guerres, et certains cumulaient des responsabilités de capitaine. Il avait aussi un rôle diplomatique : c'est au sein de l'hôtel que les princes étaient reçus, comme leurs ambassadeurs ou envoyés. Il s'y discutait ainsi de la politique étrangère et de la diplomatie navarraises. Et aux dignitaires, principalement les chambellans et maîtres d'hôtel, étaient confiées des missions d¿ambassadeurs ou de négociateurs. Lorsque Charles demandait à ses conseillers de venir le rejoindre, c'est au sein de l¿hôtel que se tenaient les réunions du conseil. Qu'ils aient été conseillers en titre ou non, 16 % des dignitaires de l'hôtel, et le tiers des chambellans et maîtres d'hôtel, faisaient partie de ces hommes de gouvernement de l'entourage de Charles II. Tout cela marque l'importance de cette institution médiévale qu'étaient les hôtels royaux, et le rôle éminent de leurs responsables.


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