Cette étude se propose de réfléchir, à travers quelques passages de la Bibliothèque de Diodore, sur la représentation historiographique des Carthaginois en tant que figures exemplaires et extrêmes de l'ennemi, en Sicile, entre la fin du Ve et le début du IVe siècle av. J.-C. L'attention est focalisée sur les mécanismes de fabrication de l'ennemi et de gestion de la haine, par le biais du rôle particulier attribué aux Carthaginois dans les récits de Diodore consacrés aux sièges de Sélinonte et de Motyé. Le discours de l'historien vise à ce but par une opération anthropologique qui entrelace - de façon parfois paradoxale -éléments de réciprocité et d'asymétrie
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