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• Localización: Dossiers de l'audiovisuel, ISSN 0767-4775, Nº. 104 (JUL-AGO), 2002, págs. 8-25
• Idioma: francés
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• Resumen

  • Contrairement á une évidence apparemment acquise, la vie des images en bouche nèst pas un fleuve tranquille et son fonctionnement ne relève pas du simple matraquage. Bégaiement de l'émotion ou accompagnement du deuil, la répétition des images est la trace d'un travail d'assimilation de l'événement, de prise en compte de ses conséquences, d'acceptation du nouvel état de choses, de réparation du tissu social. Mais les images que l'on rediffuse ne sont les mêmes qu'en apparence. Vouées d'abord aux simples effects de réel, elles deviennent enfin les manifestations d'une nouvelle forme de monumentalité. En effet, le surgissement de l'événement engage plusieurs temporalités. Quand il suvient, l'évènement est lié à la soudaineté, à l'inattendu, à l'explosion des définitions du quotidien et du normal. Rétrospectivement, il acquiert par contre un caractère de prédestination, d'inévitabilité. Sa mise en récit l'inscrit dans un ordre des causes, en assure la normalisation. Enfin, le jeu de la mémoire consiste à répéter le passage du fortuit au régulier, de l'étrange au normal, de l'imprévisible à l'inévitable, à remonter jusqu'à l'instant qui précédait l'explosion, à revivre en boucle l'ensemble du processus, à ritualiser cet intervalle entre définitions de la realité que les anthropologues appellent liminalité, que les sociétes redoutent et dont toutes se protègent en le rejouant