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• Localización: Dossiers de l'audiovisuel, ISSN 0767-4775, Nº. 104 (JUL-AGO), 2002, págs. 26-53
• Idioma: francés
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• Resumen

  • La réaction aux images du 11 septembre commence dans la sphère privée avec la mobilisation de ressources interprétatives empruntées à la fiction et surtout, avec le chavirement du cadre de ces images, que de nombreux spectateurs à se parler, à se téléphoner, à se regrouper, à s'associer face à l'événement. Par contre, au niveau de la sphère publique, l'événement n'est plus l'occasion d'un partage. Il devient l'instrument d'un clivage. La réponse à l'événement se constitue en effect comme un événement autonome. Théoriquement, ce second événement serait le double intelligible du premier. En fait, les acteurs du drame local se livrent à une performance inspirée par l'événement, mais souvent aussi par d'autres événements, d'autres situations, d'autres tragédies. Le 11 septembre sert de prétexte à une dramaturgie dissensuelle. On voit des spectateurs écrire aux journaux, des rumeurs se mettre en circulation, des caricaturistes mobiliser leurs stéréotypes, des intellectuels défendre leurs investissements émotionnels et politiques, des minorités actives submerger des majorités silencieuses. Un double local de l'événement lui sert désormais d'interprétant officiel. Fixant le sens de l'événement lointain, il transcrit ce dernier sur le registre d'une commedia dell'arte incongrûment, mais délicieusement, domestique