Dénoncer

• Localización: Dossiers de l'audiovisuel, ISSN 0767-4775, Nº. 104 (JUL-AGO), 2002, págs. 54-74
• Idioma: español
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• Resumen

  • Le 11 septembre se traduit par une pluie de performances publiques en forme de dénonciation et met en marche une véritable machine à retourner les situations. Les motifs deviennent raisons, les victimes ne sont qu'apparentes. Les atrocités visibles en masquent d'autres qui ne le sont pas. Au-delà des condamnations croisées et de la cascade des tu quoque, une réflexion est ici engagée sur les usages qu'il est licite de faire de la souffrance d'autrui, que l'on soit militant, terroriste, journaliste ou simple spectateur. Quels sont, par exemple, les mécanismes qui permettent de transformer une souffrance lointaine en idéologie mobilisatrice, et les structures narratives qui, à partir du triangle de la victime, de l'agresseur et du tiers compatissant, mettent en place une telle idéologíe? Celle-ci est évidemment réversible puisqu'il suffit de changer de cadrage ou de focale pour que chacun des acteurs hérité d'un rôle nouveau. Comment alors choisir entre des récits dont chacun clame que l'autre l'a réduit au silence? Désormais transformée en risque, en accident statistique, en dysfonctionnement banalement bureaucratique, la notion du mal a disparu des discours contemporains. Et pourtant, certains terroristes reconnaissent que les dilemmes moraux se sont posés à eux, qu'ils se sont posé la question du mal. Peut-être est-il temps de les entendre