En toda la obra de Michon, la gloria, apuesta crucial de la escritura, desvela su reverso de terror en tanto que fermento de lo sublime. En Les Onze, la potencia del signo se confronta con la Historia convertida en Terror, con la pretensión de encarnar el poder revolucionario en un cuadro. Ahora bien, la alquimia de lo sublime resulta aquí sospechosa: cuadro y pintor son ficticios. ¿Habría abandonado el Espíritu la Historia? A Michon le atrae escrutar el momento en el que la fe vacila. Convencido de que la gloria es impura, reconsidera los momentos álgidos de nuestra “salida de la religión” (Marcel Gauchet), cuyo avatar es el arte: Edad Media (Abbés), modernidad postromántica (Rimbaud le fils), postmodernidad por último (La Grande Beune). En Les Onze, atravesamos el terror de la Historia evitando la pérdida de sentido, porque una forma de violencia primitiva remite finalmente el terror a un proceso más arcaico.
Glory and its other face, terror, are central to the entire oeuvre of Pierre Michon. In Les Onze the almighty power becomes full Terror when it pretends to embody revolutionary legitimacy in a painting. The alchemy of the sublime here becomes suspect, since the painter and the picture are fictitious. Has Spirit abandoned History? Michon examines the precise moment when faith is on the wane. Convinced that glory is impure, he revisits the landmarks, manifest in art, when we “left religion” (Marcel Gauchet), incarnated in art: medieval (Abbés); postromantic modernity (Rimbaud le fils); and finally postmodernity (La Grande Beune). In Les Onze we traverse the terror of History without losing its meaning because a form of primitive violence finally links this terror to a primeval process.
Dans l’oeuvre entière de Michon, la gloire, enjeu crucial de l’écriture, dévoile son envers de terreur, en tant que ferment du sublime. Dans Les Onze, la puissance du signe se confronte à l’Histoire faite Terreur, en prétendant incarner le pouvoir révolutionnaire dans un tableau. Or l’alchimie du sublime devient ici suspecte : tableau et peintre sont fictifs. L’Esprit aurait-il déserté l’Histoire ? Michon aime à scruter le moment où la foi vacille. Convaincu que la gloire est impure, il revisite les temps forts de notre « sortie de la religion » (Marcel Gauchet) dont l’art est l’avatar : Moyen-Âge (Abbés), modernité postromantique (Rimbaud le fils), postmodernité enfin (La Grande Beune). Dans Les Onze, nous raversons la terreur de l’Histoire en évitant la perte du sens, parce qu’une forme de violence primitive rapporte finalement cette terreur à un processus plus archaïque.
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