De l’art de civiliser les filles: idéologie domestique et politique coloniale dans le roman édifiant des débuts de la Troisième République

• Autores: Lise Schreier
• Localización: Romantisme: Revue du dix-neuvieme siecle, ISSN 0048-8593, Nº 165, 2014 (Ejemplar dedicado a: Savoirs de jeunes filles), págs. 13-20
• Idioma: francés
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• Resumen
  • English

    After 1871, France was politically isolated, traumatized by the loss of Alsace and Lorraine, the events of the Commune, and by unrest in Algeria. Publishers specialized in edifying literature believed that the country would only recover its lost glory if its youngest citizens – notably girls – became politicized. This article analyzes two novels about girls placed in the role of taking care of young colonial subjects at home. The intervention of exogenous elements into the girls’ bourgeois existence serves to regulate the girls’ problematic behavior, and familiarizes them with a colonial world. This education eventually transforms them into fully-developed French women able to participate in the regeneration of Empire. These two novels exemplify Hachette’s editorial strategy and show that at the end of the nineteenth century, childhood, femininity, propriety, and politics were more tightly linked that previously thought

  • français

    Après 1871 la France est politiquement isolée, traumatisée par la perte de l’Alsace-Lorraine, par la Commune et par des troubles sans précédent en Algérie. Dans les maisons d’édition spécialisées en littérature édifiante, on pressent que le pays ne retrouvera sa grandeur que si l’on politise les plus jeunes Français – notamment les jeunes filles. Cet article propose une analyse de deux romans mettant en scène deux filles recueillant chez elles deux petits sujets coloniaux. L’irruption de l’élément exogène dans l’univers bourgeois des héroïnes régule leur comportement problématique et les expose au monde colonial, faisant ainsi d’elles des Françaises capables de participer à la régénération de l’Empire. Ces deux romans exemplifient la stratégie éditoriale d’Hachette et montrent qu’à la fin du XIXe siècle enfance, féminité, bienséance et politique sont plus étroitement liées qu’on l’imagine