Il y a de toute évidence de l’intime que se joue dans les films d’Atom Egoyan, ces films aux personnages à l’intériorité torturée et complexe. Le cinéaste s’y expose, en personne ou en famille. Leurs thèmes récurrents ont des résonances nécessairement intimes (l’appartenance culturelle, la famille), mais l’expression de l’intimité est ici très paradoxale. Au cœur du processus de création, elle est e même temps retenue et peu accessible immédiatement au spectateur. En m’appuyant sur le chapitre quatre, intitulé « Intimités », du livre de Daniel Arasse Le Détail : Pour une histoire rapprochée de la peinture, l’auteure montrera comment l’intimité est ici certes exposée, mais en même temps rendue inaccessible. Au-delà de la représentation de la sphère intime, Daniel Arasse repère des détails porteurs de l’intimité du peintre (signature, traces de celui qui fait le tableau…) ou de celle de la peinture comme processus de représentation. Nous verrons que dans les films d’Egoyan, de tels détails existent, facilitant le passage des analyses d’Arasse de la peinture au cinéma.
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