As many observers see it –and have for more than 30 years now– the so-called industrialized societies are all travelling in the shorter or longer term towards a post-industrial order in which services will supplant productive activities. Yet, as Pierre Veltz shows here, that may not be how the future will pan out. Contrary to the thinking that sees industry as a thing of the past, to be supplanted by tertiary activities, Pierre Veltz outlines the emergence of a hyper-industrial model that consists in combining industrial production with service activities, thanks largely to digital technology and networked organization.
After recapping the development of the industrial world over a long period (in which leadership by Western countries is actually quite recent), Pierre Veltz presents the new industrial question from four angles: times and space (a world of hubs and networks, with enterprises between hyper-distribution and hyper-concentration); sources of performance (rise of transactional relations, but a need also for interpersonal relations and trust); forms of competition (the growing role of fixed costs and investment in design, access to networks, infrastructure etc.); and modalities of organization (increasing recourse to project teams and service provision).
The emergence of a hyper-industrial society of this kind represents an opportunity for France if it equips itself to become part of it, while taking account of the inherent dangers and ambivalence, such as the risk of hyper-polarization between high-powered decision-making and production centres and more specialized, sub-contracting territories, and the danger of a threat to salaried employment with reduced levels of employment protection. However, as Pierre Veltz sees it, France (like Europe in general) seems better placed in these areas than its American and Asian competitors to be able to combine innovation, security and solidarity.
Selon de nombreux observateurs, et ce depuis maintenant plus de 30 ans, les pays dits industrialisés s’acheminent tous, à plus ou moins long terme, vers une société postindustrielle dans laquelle les activités de service sont amenées à supplanter les activités de production. Pourtant, comme le montre ici Pierre Veltz, là n’est peut-être pas la voie d’avenir : à ceux qui pensaient l’industrie vouée aux gémonies, supplantée par le tertiaire, Pierre Veltz oppose l’émergence d’un modèle hyperindustriel, consistant à allier production industrielle et activités de service, grâce notamment au numérique et à une organisation en réseau.
Après avoir rappelé l’évolution sur longue période du monde industriel (où le leadership des pays occidentaux est somme toute récent), Pierre Veltz présente la nouvelle question industrielle sous quatre angles : le temps et l’espace (un monde de pôles et réseaux, et des entreprises entre hyperdistribution et hyperconcentration) ; les sources de la performance (montée des rapports transactionnels mais nécessité de relations interpersonnelles et de confiance) ; les formes de la concurrence (rôle croissant des coûts fixes et investissements dans la conception, l’accès aux réseaux, les infrastructures…) ; et les modalités d’organisation (recours croissant à des équipes-projet et aux prestations de services).
L’émergence d’une telle société hyperindustrielle constitue une opportunité pour la France si elle se donne les moyens de l’intégrer en tenant compte des risques et ambivalences qui lui sont inhérents, à savoir : le risque d’hyperpolarisation entre des centres de décision et de production performants, et des territoires plus spécialisés et sous-traitants ; et celui d’une remise en cause du salariat avec un affaiblissement des protections dans le travail. Mais en ces domaines, la France (comme l’Europe) paraît mieux armée que ses concurrents américains et asiatiques, selon Pierre Veltz, pour allier innovation, sécurité et solidarité.
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