As the 21st Conference of the Parties to the United Nations Framework Convention on Climate Change (COP21) approaches (to be held in Paris from 30 November to 11 December 2015), there have in recent months been increasing debates on global warming and ways of stemming its further advance at the planetary level. Yet previous COPs have shown how difficult it was to arrive at concerted international regulation in this area, even if environmental issues have come, within a few decades, to occupy an important place on the political agenda. However, as Jacques Theys shows here in the specific case of France, though we have actually come a long way in terms of concern for ecological issues within national policy, the road to an ecological and energy transition that matches the challenges to come still seems a long one.
With more than 40 years of experience in the arcana of government environmental policy behind him, Jacques Theys assesses how well environmental issues have been integrated into the political agenda over the past half century. In that assessment, he identifies several waves of development which, though they may have brought notable advances, neglected to remedy a number of failings. Among these latter, we may highlight the “isolation” of the environmental problem (as a sectorial rather than a general issue), “excess of technocracy” in dealing with it, lack of attention to the social dimension of environmental challenges (which has probably limited the mobilization of opinion) and a cautiously passive stance that has meant simply reacting to problems rather than anticipating them. These lessons and the perceived difficulty of reconciling the timescales of nature, society, the economy and politics give a good indication of the magnitude of the problems to be faced in the next half-century where the political management of environmental questions is concerned. It will no longer do to be “always fighting the last war”: environmental issues will have to be anticipated and de-compartmentalized –a cultural revolution preliminary to the more political revolution that is meant to secure the transition.
À l’approche de la 21e conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, les débats relatifs au réchauffement et à la manière d’en limiter les causes à l’échelle planétaire se sont multipliés ces derniers mois. Pour autant, les COP précédentes ont montré combien il était difficile de parvenir à une régulation internationale concertée en la matière, même si les enjeux environnementaux ont pris, en quelques décennies, une place importante sur les agendas politiques. Mais comme le montre ici Jacques Theys dans le cas spécifique de la France, si le chemin parcouru est effectivement considérable s’agissant de la prise en compte des enjeux écologiques dans les politiques nationales, la route vers une transition écologique et énergétique à la hauteur des défis à venir paraît encore bien longue.
Fort de son expérience de plus de 40 ans dans les arcanes ministériels en charge de ces questions, Jacques Theys dresse ici le bilan d’un demi-siècle d’histoire de l’environnement et de sa prise en compte politique, dans lequel il distingue plusieurs vagues qui, certes, ont connu des avancées notables, mais n’ont pas permis d’éviter certaines faiblesses politiques majeures. Parmi celles-ci, soulignons un trop grand « enclavement » de l’environnement (cantonné à un traitement sectoriel et non transversal), « un excès de technocratie » dans la façon de le prendre en compte, un manque d’attention aux dimensions sociales des défis environnementaux (qui a sans doute limité la mobilisation de l’opinion), et une posture trop attentiste ne tenant pas assez compte des temporalités de l’action. Ces enseignements et la difficulté constatée de concilier les temps de la nature, de la société, de l’économie et du politique, montrent bien l’ampleur des défis du demi-siècle à venir en matière de traitement des questions environnementales. Il ne s’agit plus « d’être en retard d’une guerre », comme par le passé, mais bien d’anticiper et de décloisonner les enjeux environnementaux — une révolution culturelle préalable à celle attendue en matière de conduite des politiques publiques pour concrétiser la transition.
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