La ponctuation reste une dimension peu étudiée de la représentation littéraire du discours intérieur. Pourtant, elle joue un rôle déterminant dans trois questions constitutives de l’endophasie : celle du rythme de la pensée et de l’inscription d’un sujet ; celle du rapport au non-langagier ; et celle du traitement de contenus mentaux simultanés. Cet article suit l’évolution et la stabilisation de la ponctuation du style endophasique à travers un corpus de textes littéraires des années 1880 à 1930. Deux voies d’expérimentation s’imposent : la surponctuation qui provoque discontinuité et ruptures logiques et la déponctuation qui s’inscrit dans une logique du flux continu et d’une distance avec l’écrit. Entre ces deux directions se dessinent une voie médiane, qui associe les points de suspension, d’interrogation et d’exclamation. Toutes ces voies renvoient au pôle oral et surtout temporel de la ponctuation. La représentation littéraire de l’endophasie exploite peu la dimension visuelle, spatiale de la ponctuation pour figurer, entre autres, la stratification de la conscience ou la simultanéité des phénomènes mentaux. Cette étude se conclut sur quelques tentatives originales de prise en compte des blancs et de la page comme espace graphique
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