Cette contribution envisage les implications de l’emploi du point de suspension dans le discours littéraire, à travers deux modes discursifs privilégiés et en apparence antagonistes que sont les paroles rapportées et l’endophasie. En posant l’existence d’un signifié du point de suspension, fondé sur la valeur de latence, il s’agit de comprendre la façon dont le signe traduit la présence d’un informulé (non-réalisé, non-verbalisé) activant l’idée de processus : la dimension hautement réflexive de la valeur de latence permet alors de mieux saisir les enjeux d’un signe singulier qui apparaît comme un double critique du discours dans le discours (excès, labilité). L’imaginaire du point de suspension (ou, désormais, point de latence) est porté par une dimension poétique et politique qui, dans le mouvement, le processus, le débordement, forme un point de suspicion jeté contre le langage, lequel ne peut exister que dans une perpétuelle oscillation du formulé et de l’informulé
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