In the last twenty years, participatory schemes in the field of emerging technologies have proliferated throughout Europe. This has contributed to the dissemination of the “technical democracy” idea among institutions and hi-tech industries, and also to the professionalization of social science researchers in their new social role as organisers of “science and society” debates. Taking synthetic biology as a case study, this article offers a realistic analysis of the quest for effectiveness pursued by the different players, on the assumption that their involvement in a participatory effort is motivated more by interest than by the pursuit of a democratic ideal. By taking interest rather than ideals as a starting point, it becomes possible to identify, among those involved, the activists, the players who instrumentalise technical democracy to ensure that synthetic biology can develop without protest, and the institutions for which participatory schemes are simply one strategic resource among other instruments. We then find that instead of evening out the balance of power, participatory democracy is pervaded and encompassed by relationships of power that destroy its constituent promise : technical democracy thus achieves neither of its political goals of abolishing conflict and doing away with the unequal distribution of power.
Ces deux dernières décennies, à l’échelle européenne, les technologies émergentes ont fait l’objet d’une profusion de dispositifs participatifs. Cette tendance a contribué à la diffusion de la « démocratie technique » dans les institutions et les industries de pointe, ainsi qu’à la professionnalisation des chercheur.se.s en sciences sociales, dont le rôle social nouveau est d’organiser les débats « sciences-société ». Prenant la biologie synthétique comme cas d’étude, cet article propose une analyse réaliste de l’efficacité poursuivie par ces différent.e.s acteur.rice.s, considérant que s’ils.elles s’investissent dans un effort participatif, c’est moins par idéal démocratique que par intérêt. L’entrée par les intérêts permet d’identifier les militant.e.s du participatif, ceux. elles qui instrumentalisent la démocratie technique pour voir la biologie synthétique être développée sans protestation, et les institutions pour qui les dispositifs participatifs ne constituent qu’une ressource stratégique parmi d’autres instruments. Ainsi, nous verrons que loin d’être aplanis et symétrisés, les rapports de force traversent et englobent la démocratie participative, ruinant sa promesse constituante : la démocratie technique n’épuise ni les inégalités de pouvoir ni les conflits, ce qui constituait pourtant ses deux horizons politiques.
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