La mode européenne à l'origine de l'apodie du mythique oiseau de paradis chez les Jawi de Thaîlande et les Malais peninsulaires?

• Autores: Pierre Le Roux
• Localización: Ethnozootechnie, ISSN 0397-6572, Nº. 96, 2014, págs. 69-78
• Idioma: francés
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• Resumen

  • Les habitants de trois provinces qui occupent l'extrémité sud-est de l'actuelle Thaïlande se nomment les "Jawi" ou habitants du "Grand Java". Dans la societé des anciens Malais, les oiseaux en général tiennent une place majeure en particulier dans leur tradition orale puisque les mythes, contes et récits des Jawi, en particulier les augures, accordent un place prééminente aux oiseaux. Les Jawi sont aussi répués pour leur savoir ornithologique et leur connaissance des chants d'oiseaux. Mais c'est la représentation de l'oiseau de paradis qui retiendra ici notre attention et particulièrement la croyance à l'apodie de cet oiseau. Il est probable que cette apodie provient de la mode européenne qui, jadis, ornait les chapeaux des élégantes des belles plumes du paradisier. Les bateaux qui venaient d'Océanie et faisaient escale en Malaisie ou à Singapour emportaient dans leur cargaison des grandes quantités d'oiseaux de paradis avec leurs longues plumes caudales. Pour faire de la place, on leur coupai les pattes avant de les ranger dans les cales exiguës en rangs serrés. Il est vraisemblable que les dockers locaux, dans les ports de Malaisie ou de Singapour où ces cargos faisaient relâche, voyant ces oiseaux morts aux pllumes merveilleuses par milliers, inconnus d'eux et donc invisibles, puissent supposer que cette apodie leur était naturelle. Cette apodie suscita le mythe selon lequel les "paradisiers" ne se posaient jamais, qui'ls se nourrisaient de rosée et que les femelles pondaient et couvaient sur le dos des mâles planant dans l'azur. Mythe d'origine locale ou légende historique née du commerce européen la question reste ouverte?