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Exposer la littérature

  • Autores: Marie-Pier Luneau (res.), Jérôme Bessière, Emmanuèle Payen
  • Localización: Documentation et Bibliothèques, ISSN 0315-2340, Vol. 62, Nº. 1, 2016, págs. 44-45
  • Idioma: francés
  • Texto completo no disponible (Saber más ...)
  • Resumen
    • Au cours de la dernière décennie, les activités qui dépendent du financement public ont été appelées à déployer des justificatifs de plus en plus étoffés quant à leurs retombées sociales. Il en est ainsi, certainement, du secteur culturel, comme il en est de la recherche universitaire. Dans ce contexte, les chercheurs en sciences humaines en général et en lettres en particulier ont multiplié les efforts pour rendre accessibles à la communauté les résultats de leurs travaux. Dans cette optique, parmi d�autres véhicules, l�exposition, greffée à des problématiques de recherche plus pointues, est apparue comme un moyen concret de sortir des tours d�ivoire et de rejoindre la population. Toutefois, l�organisation d�une exposition sollicite une multitude de savoirs, résolument interdisciplinaires, relevant de la muséologie, de la bibliothéconomie, de l�histoire, de la littérature, des communications, etc. Exposer la littérature, collectif dirigé par Jérôme Bessière et Emmanuèle Payen, pourra servir de guide à quiconque souhaite monter une exposition littéraire.

      L�ouvrage est divisé en deux parties de nature distincte et comportant des objectifs spécifiques, ainsi convient-il de les traiter séparément : la première partie propose une réflexion sur les « enjeux » de l�exposition littéraire, alors que la deuxième constitue en quelque sorte un « guide pratique » des étapes menant à l�élaboration d�une exposition et des différents problèmes qu�un tel projet soulève.

      La première partie du volume comprend neuf articles signés par des professeurs de littérature, des historiens, des critiques d�art, des professionnels de la programmation culturelle, des commissaires d�exposition. En l�abordant sous différents angles, elle vise en somme à répondre à la question suivante : comment exposer (faire voir, montrer, mettre en valeur) ce qui est d�abord destiné à être lu ? Car c�est là tout le défi de l�exposition « littéraire », au contraire d�autres types d�expositions qui, d�emblée, en appellent à un support de nature explicitement visuelle, comme les arts plastiques ou le cinéma. Pour Dominique Viart, qui signe un article sur « L�identité de l�oeuvre », l�exposition de la littérature pose problème, parce que « la littérature n�a pas de visage » (p. 67). Certes, on peut remettre en question cette vision restrictive qui définit la « littérature » uniquement à partir du « texte » et en exclut de facto toute sa construction sociale. Ainsi, toujours selon Viart, le « texte » étant immatériel, « il faut donc [lui] substituer une matérialité autre. » (p. 67) Pour l�auteur, le commissaire d�exposition en est donc réduit à emprunter des « figurations indirectes », des « détours » (p. 68), qui le conduisent, soit à représenter la vie de l�auteur, soit « la vie de l�oeuvre » (p. 69). En satirisant l�approche de Ste-Beuve et le « fétichisme biographique », Viart semble faire haro sur des décennies de recherche en sociologie de la littérature, qui contestent la centralité du « texte » comme unique élément de définition de « la littérature ». Car qu�est-ce, au fond, que « la littérature » ? Ne serait-ce pas, justement, la conjonction d�un texte et d�un contexte, qui subissent tous deux l�action d�une multitude de médiateurs, action qu�il est tout à fait possible de donner à voir dans une exposition, car elle se traduit par des objets éminemment matériels (manuscrits raturés parfois avec colère, lettres courroucées à des éditeurs, devis d�imprimerie, livres de comptabilité et rapports d�impôts, bibliothèques d�écrivains dont les livres sont annotés, portent des ex libris, etc.) ? La « littérature » n�est « immatérielle » que si on la réduit au seul élément « texte », composante parmi d�autres du phénomène social englobant qu�elle représente.

      Reste que, comme le souligne Alain Fleischer, l�oeuvre « d�un écrivain n�est pas destinée à être regardée : la parole imprimée n�est pas une image [...] » (p. 84). Plusieurs autres articles de ce volume, en se dépouillant d�une stricte vision de la littérature comme « texte immatériel », font l�effort de réfléchir honnêtement aux problèmes liés à la monstration du littéraire. Ainsi, Alain Fleischer traite de la nécessité de trouver l�équilibre entre « l�exposition de la personne et celle de l�oeuvre »


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