Jael Kreplak, Franck Leibovici
L�art contemporain aura tellement brouillé les pistes en multipliant les formats, les médias, les pratiques, que la définition même de l�art s�en est trouvée dissoute. On a ainsi pu parler d�un mouvement de « dé-définition de l�art ». D�aucuns penseraient alors qu�une enquête ethnographique pourrait suffire à pallier cette nouvelle situation : suivons les artistes dans leur atelier, observons leur(s) pratique(s), et nous saurons ce qu�ils font vraiment. Si cette perspective est assurément indispensable pour avoir un minimum de données depuis lesquelles travailler, elle se heurte néanmoins à un problème de taille : nous ne savons ce qu�est, aujourd�hui, en art contemporain, une pratique. Nous ne savons donc pas ce qu�il faut réellement observer, ce qu�il faut considérer comme des « données », nous ignorons où commence et où finit un processus de production d��uvre. Nous ne savons pas ce qu�il faut nommer « �uvre ». Que signifie alors « observer » ou « suivre » une pratique ? Le texte qui suit est un dialogue entre Yaël Kreplak, chercheuse, et Franck Leibovici, artiste. Tous deux ont mené, selon deux perspectives différentes, une enquête sur les pratiques artistiques contemporaines. S�ils partent du même constat et se retrouvent dans leurs conclusions, les instruments d�enquête qu�ils mobilisent impliquent des conceptions distinctes de ce qu�est une pratique. C�est à l�exploration de ces différences et de leurs implications pour redéfinir l��uvre d�art qu�est consacré ce texte.
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