Few anthropologists have been interested in the contemporary art of the Māori of New Zealand, and even less in the works produced by Māori women artists. However, these artworks, as well as the practices of the artists and accompanying discourses, deserve to be considered from an ethnological point of view. In this issue, contemporary Māori women’s creations are examined with particular attention to techniques and materials, which reveal the multiplicity of the sources from which the artists draw to generate artworks with various influences, and yet presented under the “Māori art” label. Māori women’s artistic productions and discourses also reflect the peculiarity of their status and identity positioning that can be understood through the theory of intersectionality: gender discriminations interact with racial discriminations, among other factors, to produce singular experiences different from Māori male artists’ experiences. In this paper, the works and life trajectories of four Māori women artists – Tracey Tawhiao, Hera Johns, Vicky Thomas and Deborah Duncan – will be presented by focusing on a double “bricolage”: one regarding the reconfiguration of materials, practices and patterns coming from different social worlds to create original artworks, and one related to gender identities.
Peu d’anthropologues se sont intéressés à l’art contemporain des Māori de Nouvelle-Zélande, et encore moins aux productions artistiques féminines māori contemporaines. Ces dernières, ainsi que les pratiques des artistes et les discours qui les accompagnent, méritent pourtant d’être étudiés d’un point de vue ethnologique. Dans ce numéro dédié à la bricologie, les œuvres contemporaines des artistes māori sont examinées en attachant une attention particulière aux techniques et aux matériaux. Ceux-ci révèlent la multiplicité des sources auxquelles puisent les artistes pour engendrer des créations aux influences multiples mais pourtant présentées sous l’étiquette d’« art māori ». Les productions et les discours des femmes māori témoignent également de la particularité de leur statut et de leur positionnement identitaire qui peut être être appréhendée par la théorie de l’intersectionnalité : les discriminations liées au genre s’ajoutent aux discriminations raciales, entre autres, et sont alors à l’origine d’expériences singulières différentes de celles vécues par les artistes masculins māori. Les œuvres des femmes artistes māori présentent ainsi un « bricolage » à double niveau : outre celui également visible chez leurs homologues masculins qui créent des œuvres singulières en utilisant et reconfigurant des éléments provenant de mondes sociaux différents, un deuxième « bricolage » est discernable cette fois au niveau des identités de genre. Les productions et les discours portant sur les parcours de vie des artistes permettent d’appréhender les identités multiples de ces femmes qu’elles concilient en mettant en place diverses stratégies. Afin d’examiner ce double « bricolage », les productions et les parcours de vie détaillés de quatre artistes – Tracey Tawhiao, Hera Johns, Vicky Thomas et Deborah Duncan – sont présentés dans cet article.
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