Notre Amérique (1891), est considéré, à raison, comme un des écrits les plus emblématiques de José Marti (1853 – 1895), dans la mesure où il exprime sa vision systématisée de “ l’Autre-Amérique”(“métisse”, “obtus”). Cet article, publié dans “Les blancs de l’histoire. Afrodescendance: parcours de représentation et constructions hégémoniques” (Lavou Zoungbo,Victorien; 2013), repris ici avec de légères modifications, tente, entre autres choses, de cerner la scène ou les symptômes du sujet colonial que dichotomise José Marti. En effet, l’essai aborde à plusieurs reprises l’opposition politico-ontologique qui, d’après lui, existe entre le “criollo exótico” et le “mestizo auténtico”. Toutefois, il convient de souligner que, pour l’auteur de cet article, tous deux sont des “figures/sujets coloniaux”. Ainsi, au-delà de la préférence martiana pour l’une des deux figures et de l’immanence libératrice ou régénératrice, dont serait porteur le “mestizo auténtico”, la question fondamentale était (et reste encore, du point de vue des études post-coloniales ou décoloniales, par exemple) de savoir comment se libérer (psychiquement et politiquement) des tracées/marques de ce lourd passé colonial et esclavagiste afin d’accéder à une véritable libération intrapsychique mais aussi sociopolitique.
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