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Resumen de Du court moment où on appela les hérétiques des « bougres ». Et quelques déductions

Monique Zerner

  • English

    Bulgarus or bougre is not applied to heretics before 1200. As a person's name, it is already used at the beginnings of the VIIth century in Septimania. As a people's name, it connotes ferocity until the end of the first Bulgarian empire, then looses its strength ; in spite of the empire's renaissance at the end of the XIIth century, the name is not always known by western authors of the XIIIth century. As a heretical land, Bulgaria did not hold a special place in polemicists' and inquisitors' writings before 1250. The name is applied to heretics for the first time, in Latin in 1201 by Robert d'Auxerre who forsook it when he began to write on the albigensians ; in French, before 1230, by Raoul de Houdenc in the Songe d'Enfer. Seldom encountered until then, the word became frequent in the texts describing the rapid spread of the inquisition in the north of France from 1235 to 1239. A link between sodomy and heresy, but not especially bougrerie, is already noticeable in Raoul de Houdenc's poem. One must wait for Etienne de Bourbon and 1250/60 to find the idea that heretics are named bulgars because they appeared in Bulgaria. The word lends itself to amalgamation and met with success where and when the Church dealt more and more with heresy on the basis of phantasms rather than of rational considerations.

  • français

    Le nom de bulgarus ou bougre ne s'applique pas aux hérétiques avant 1200. Comme nom propre, il est déjà utilisé au début du VIIe s. en Septimanie. Comme nom de peuple, il s'est longtemps accompagné de l'idée de férocité pour s'affadir avec l'effacement de l'empire bulgare et, malgré la renaissance de celui-ci à la fin du XIIe s., il n'est toujours pas connu des auteurs occidentaux du XIIIe s. Comme terre d'hérésie, la Bulgarie ne tient pas une place particulière dans les écrits des polémistes et des inquisiteurs des années 1190-1250. Le nom est appliqué pour la première fois aux hérétiques, sous sa forme latine en 1201 par Robert d'Auxerre qui l'abandonne quand il se met à traiter des albigeois, sous sa forme romane avant 1230 dans le Songe d'Enfer de Raoul de Houdenc. Rare jusque là, il devient d'un usage fréquent chez les auteurs qui décrivent le déploiement de l'inquisition dans le nord de la France entre 1235 et 1239. Chez Raoul de Houdenc un lien entre le péché contre nature et l'hérésie mais pas spécialement la bougrerie est déjà perceptible. Quant à l'idée que les hérétiques sont appelés bulgares parce qu'ils sont apparus en Bulgarie, il faut attendre Etienne de Bourbon et les années 1250/60 pour qu'elle soit formulée. Le succès du nom qui se prêtait bien aux amalgames se produisit là où l'Église abandonna le champ de l'hérésie à l'imaginaire.


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