Une vision monastique de l'Église au XIIe s. A propos d'un livre récent sur les peintures murales de Prüfening

• Autores: Piotr Skubiszewski
• Localización: Cahiers de civilisation médiévale, ISSN 0007-9731, Vol. 31, Nº 124, 1988, págs. 361-376
• Idioma: francés
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    L'étude très fouillée de H. Stein consacrée aux fresques de Prüfening révèle l'ampleur et la profondeur du message ecclésiologique de ce décor monumental conçu et réalisé dans un milieu bénédictin bavarois entre 1125 et 1150. H. Stein démontre que, pour l'auteur du programme iconographique, l'Église fut une réalité de plusieurs dimensions. Elle s'étend de l'ordre terrestre bipartite (le Regnum et le Sacerdotium) à la communauté des élus au Ciel où se révèlent sa gloire et son pouvoir éternels. Elle se réalise aussi bien dans la théocratie papale disposant des deux glaives que dans la vie monastique, ici présente dans ses deux grandes figures, saint Jean-Baptiste et saint Benoît. Dans l'iconographie de Prüfening, l'assimilation de l'Église à la Vierge, son modèle le plus parfait, est très poussée et tout le concept ecclésial est profondément enraciné dans l'explication allégorique des Écritures. Parmi les nombreux problèmes que soulève l'étude de ce programme, trois, en particulier, mériteraient d'être encore développés davantage. Premièrement, la fusion des visions carolingienne et grégorienne de l'Église ; deuxièmement, l'idée des quatre sens de l'Écriture qui fut à l'origine du choix et de la disposition des sujets décorant la croisée ; troisièmement, la mise en valeur de la composante monastique de l'Ecclesia. Il semble que l'étude de ces questions permet de mieux cerner le «scénario» thématique des peintures de Prüfening comme un traité à part entière de l'ecclésiologie monastique du XIIe s.

  • Deutsch

    Das hier besprochene, breit angelegte und gründliche Buch über die Prüfeninger Fresken weist die Tiefe der ecclesiologischen Aussage dieses Dekors auf. H. Stein hat gezeigt, daß diesem Bildprogramme eine außerordentlich weite Vision der Kirche zugrunde lag. Die Ecclesia umfasst hier ebenso die dualistische Ordnung der irdischen societas credentium als auch die ewige Gemeinschaft der Heiligen. Sie offenbart sich sowohl in dem hierokratischen Anspruch des Papstes an die Zweischwerter-Gewalt, wie in dem demutigen Klosterleben, das in Prüfening durch zwei Hauptfiguren des monastischen Ideals, Johannes dem Täufer und dem Heiligen Benedikt, vertreten ist. Dabei ist in dieser Ikonographie die Gleichsetzung der Kirche und Mariä sehr weit getrieben und das ganze ecclesiologische Konzept tief in der allegorischen Auslegung der Bibel eingewurzelt. Drei Probleme des Prüfeninger Bildprogrammes könnte man noch weiter untersuchen und so werden sie die Hauptthemen dieses Rezensionsartikels. Erstens, die Mischung der karolingischen und der gregorianischen Auffassung der Kirche ; zweitens, die Anwendung der Lehre vom vierfachen allegorischen Sinn der Schrift bei der Wahl und Zusammensetzung der Pfeilerbilder-Themen ; drittens, der Nachdruck, der auf das monastische Ideal als die treibende Kraft der Kirche gelegt wurde. Es scheint, daß im Lichte dieser Fragen der selbstständige, theologisch-literarische Wert der Prüfeninger Bilderreihe noch besser zum Vorschein kommen kann.