The Liber miraculorum of Sainte Foy of Conques, written by Bernard of Angers between ca. 1013 and ca. 1020, allows the historian to observe the intricate relationship between elite and popular traditions, traditions which belonged to one culture. The Liber is structured by Bernard's "conversion" : it relates how Bernard accepted elements of Sainte Foy's cult and miracles which, as a member of the learned northern clerical elite, he had initially viewed as suspiciously popular in nature. The statue reliquary (majestas) of Sainte Foy, which he first found shocking and which modem historians have interpreted as a sign of a renascence of "popular, pagan" attitudes in this era, was representative of a genre not yet common north of the Loire. In the south, the elite — abbots, bishops and secular nobles — vied with one another to be the patrons of these reliquaries ; the statues could incarnate the prestige and power which these groups or individuals had or sought to obtain. In addition, these elites seem to have shared with the non-elite a belief that such reliquaries embodied the saints whose relies they enshrined. An analysis of the miracles in the Liber which seem to be peculiar to Sainte Foy when compared with those of other patron saints of this era — joca or practical jokes, the restoration of eyes which had been plucked out, and the resurrection of animals — reveals more of a divergence between elite and non-elite attitudes. In these miracles, especially in the joca, a lay conception of the miraculous emerges. These unusual miracles accord with Sainte Foy's identity as a female child. Indeed, due to the combination of her age and her sex, Sainte Foy herself was as anomalous for this period as were her miracles ; very few French patron saints of this era were female and/or children. Bernard labelled these miracles with the term novitas and betrayed his anxiety that they would be diffîcult for his audience to believe. But nonetheless, this learned hagiographer wrote down these miracles tinged with lay conceptions, and accepted them as valid signs of God's power working through the saint. In the Liber and in these aspects of the cult of Sainte Foy, the historian fînds a convergence of elite and popular traditions, rather than a clash between two ineradicably different "cultures".
Le Liber miraculorum de sainte Foy de Conques, écrit par Bernard d'Angers entre 1013 et 1020 env., permet à l'historien d'étudier le rapport complexe entre traditions lettrée et illettrée, deux traditions qui faisaient partie d'une seule culture. Le Liber est structuré par la « conversion » de Bernard. Il raconte comment Bernard a accepté des éléments du culte de sainte Foy et de ses miracles qu'en tant que clerc éduqué dans les écoles du Nord il a d'abord considérés comme suspects et « populaires ». Bernard fut d'abord choqué par la statue-reliquaire (majestas) de la sainte, ce qui a conduit les historiens à voir en elle un symptôme d'une renaissance d'attitudes « paganisantes ». Mais, en fait, la réaction de Bernard s'explique bien plus par l'appartenance de la statue à un genre d'objets qui ne s'était pas encore diffusé au nord de la Loire. Abbés, évêques et nobles laïques — l'élite méridionale — rivalisaient entre eux pour être commenditaires de ces reliquaires. Les statues pouvaient incarner le pouvoir et le prestige que ces groupes ou individus possédaient ou cherchaient à obtenir. De plus, l'élite semble avoir partagé avec le reste de la société une croyance : ces reliquaires matérialisaient les saints dont ils abritaient les dépouilles. C'est dans les miracles du Liber qui semblent être spécifiques à sainte Foy (joca ou plaisanteries, restitutions d'yeux arrachés et résurrections d'animaux) qu'on trouve une certaine divergence entre l'attitude des lettrés et celle des illettrés. Ces miracles, particulièrement les joca, révèlent une conception laïque du miraculeux. Ils sont conformes à l'identité de sainte Foy, celle d'une petite fille. Étant donné la combinaison de son âge et son sexe, sainte Foy elle-même était aussi insolite pour cette période que ses miracles. Dans la France de l'époque, il qu'il n'y ait eu aucun autre saint patron qui soit et femme et enfant. Bernard qualifie ces miracles de novitas, laissant ainsi deviner sa crainte que son public ait du mal à les croire. Néanmoins, cet hagiographe coucha sur parchemin ces miracles teintés de conceptions illettrées et les accepta en tant que signes valables du pouvoir divin agissant à travers la sainte. Dans le Liber et dans ces aspects du culte de sainte Foy, l'historien trouve une convergence de traditions lettrée et illettrée et non un choc entre deux cultures inévitablement différentes.
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