Cet article analyse les mutations socio-économiques intervenues dans le village lébou de Thiaroye, qui ont modifié l’attitude séculaire vis-à-vis de la migration, surtout de longue distance, en déterminant le passage d’une société d’immi-gration à une société d’émigration. Ce changement d’attitude ne s’effectue pas sans renonciations à certaines valeurs de groupe, mais il apparaît, en définitive, bien négocié. Par rapport aux modèles observés chez d’autres ethnies, la spécificité du système migratoire lébou réside dans son orientation vers les pays du Nord et dans son encadrement essentiellement féminin, qui en font un modèle unique à l’intérieur du prisme ethno-culturel. Cet article montre, à travers la vocation de la migration internationale et la «gestion à distance» des acteurs, que les rôles féminins sont loin d’être entamés par l’expatriation. Au contraire, la migration internationale met en relief la permanence de la mission séculaire des femmes: la reproduction de la cellule familiale.
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