This paper deals with the Mapuche ethnic resurgence in post-dictatorship Chile. Drawing on several concrete examples, I show that the Mapuche social movement that has developed since the 1990s both challenges the very basis of the dominant political and ideological order and contributes to the process of rethinking the way of doing politics and building democracy, territory, and citizenship. By revalidating former political institutions and reasserting the value of “traditional” devices of communication, socialization and memorializing, indigenous leaders and organizations are contesting the territoriality imposed by the Chilean state in the wake of their military defeat at the end of the 19th century. Whereas in the 1960s and 1970s peasants used to claim for more lands, the ethnogenetic processes in which present indigenous peoples are involved lead to the building of new territories, social groupings and identities.
Cet article traite de l’émergence politique des Mapuche, dans le Chili démocratique postérieur à la dictature militaire. En s’appuyant sur des exemples concrets, l’auteur montre que les mouvements sociaux indigènes défient les fondements même de l’ordre dominant et contribuent à repenser la manière de construire sur d’autres bases la démocratie, le territoire et la citoyenneté. En redonnant vie à des institutions politiques anciennes et en réintroduisant des techniques «traditionnelles» de communication, de socialisation et de mémorisation, les chefs politiques et les organisations contestent la territorialité imposée par l’État chilien au lendemain de la défaite militaire subie par les Indiens à la fin du xixe siècle. Alors que dans les années soixante et soixante-dix les paysans réclamaient plus de terres, les processus d’ethnogenèse actuels visent à la constitution de nouvelles frontières territoriales ainsi qu’à la redéfinition des groupes sociaux et des identités.
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