Les « lieux de mémoire » paraissent nous être légués d'évidence par le passé et nous savons qu'une construction collective est nécessaire pour qu'ils soient réellement institués comme tels. Mais cette construction présente parfois une complexité particulière qui, une fois analysée, révèle autant une gamme de relations au passé qu'une rencontre de logiques contemporaines hétérogènes. C'est un tel cas qu'analyse Jacques Walter, dans le fil de ses réflexions sur la construction des faits de mémoire : celui d'un camp de la Gestapo dont le souvenir a été tellement oublié ou proscrit qu'un hôtel s'y est substitué, avant qu'une mobilisation collective et une série de créations et de médiations lui redonnent une nouvelle force symbolique.
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