Écrivain français communiste, Jean-Richard Bloch était probablement le seul intellectuel français à avoir demandé l�asile politique en URSS pendant la Seconde Guerre mondiale. L�expérience unique de son exil soviétique, partiellement reconstituée grâce à ses notes inédites, ainsi que celles de sa femme, gardées au Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, commence par l�arrivée de Bloch en URSS et son séjour à Moscou (avril-octobre 1941), suivi de son évacuation vers l�Est à Kazan sous l�égide de l�Union des écrivains soviétiques (octobre-décembre 1941), et ensuite à Oufa où il sera mobilisé par l�Internationale Communiste pour lire ses Commentaires à la Radio du Komintern à destination de la France occupée (décembre 1941-décembre 1942). Après avoir examiné brièvement le développement des relations que Bloch entretenait avec l�Union des écrivains dans de nouvelles conditions de guerre, nous nous concentrerons sur les attentes du Komintern à l�égard de Bloch et de sa femme. La reconstruction des conditions de travail et de la qualité de vie de la « famille kominternienne » contribuera à la littérature limitée (Ceretti, Cauchy, Thorez-Vermeersch, Wieviorka) de la période à Oufa, et fera lumière sur les fonctions de Bloch, ainsi que son statut et ses interactions avec la direction de l�Internationale Communiste.
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