The preservation of the environment represents one of the most challenging topics in rural Quebec. The aim of this paper is to explore the power relations between various rival groups, in light of their environmental capital. This concept, based on Bourdieu’s theory, seems to be a key explaining the complexity of these relations, especially when associated with other resources and capitals. To identify the overall dynamics of these relations, characterized by rifts and fragile compromises, links were established between environmental issues and political issues – for behind conflicts over the use of natural spaces lie political issues connected with municipal management and planning. This juxtaposition of issues requires actors, when they mobilize their environmental capital, to also invest in local decision-making processes and deploy their other assets in order to impose their values. A confrontation emerges between protagonists with unequal resources, advocating two contradictory concepts of rural development, with opposing values, representations, practices and interests. The data come from a comparative analysis of four groups of actors’ interactions with the environment in two contrasting Quebec territories: the rural newcomer, the long-time rural inhabitant, the leaders of local organizations, and elected municipal officials. The confrontation occurs primarily between the rural newcomers and the elected officials, each using their respective environmental capital to triumph over the other. Depending on the circumstances, their allies may be either the long-time rural inhabitants or the leaders of local organizations.
Les enjeux environnementaux étant les plus conflictuels dans le Québec rural, l’objectif de l’article est d’en examiner les rapports de pouvoir entre divers groupes rivaux, à la lumière du capital environnemental. Ce concept, inspiré de la théorie de Bourdieu, apparait comme une clef explicative de la complexité de ces rapports, surtout lorsqu’il est associé aux autres ressources et capitaux des acteurs en présence. Pour repérer la dynamique globale de ces luttes de pouvoir, marquées par des fractures, des tractations et des compromis fragiles, les enjeux environnementaux ont été couplés à ceux politiques. Car, derrière les conflits d’usage des espaces naturels transparaissent des enjeux politiques de gestion municipale et d’aménagement territorial. Cette juxtaposition d’enjeux oblige les acteurs, lors de leur mobilisation du capital environnemental, à s’investir aussi dans le processus décisionnel local et à déployer leurs autres atouts pour s’imposer. S’affrontent alors des protagonistes aux atouts inégaux qui préconisent deux conceptions contradictoires du développement rural, avec des valeurs, représentations, pratiques et intérêts opposés. Les données proviennent d’une analyse comparative sur les interactions à l’environnement de quatre groupes d’acteurs dans deux territoires contrastées au Québec : les néoruraux, ruraux de longue date, dirigeants d’organismes et élus municipaux. Ce sont davantage les néoruraux et les élus municipaux qui s’affrontent, chacun utilisant leur capital environnemental respectif pour gagner. Selon les circonstances, ils auront comme alliés soit les ruraux de longue date, soit les dirigeants d’organismes locaux.
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