M. Bijja, J. Arroyo, F. Lavigne, J.-P. Dubois, Laurence Fortun-Lamothe
L’élevage rend de nombreux services dans les territoires dans lesquels il est implanté et il est intéressant de pouvoir les appréhender dans leur globalité. L’objectif de cette étude est de réaliser une qualification du bouquet de services rendus par les systèmes de production de foie gras agroforestiers en prenant comme exemple l’association oies / noyers en Périgord. Le cadre conceptuel utilisé a été adapté de Ryschawy et al (2015). Les données proviennent 1) de mesures biologiques (croissance des arbres ou production de fruit, comportement des animaux, biodiversité) ou pédologiques (fertilité des sols) réalisées sur des oies adultes élevées sur des parcours contenant des noyers âgés de 7 à 11 ans et 2) des données de la littérature pour les autres dimensions. Notre analyse montre que l’élevage des oies pour la production de foie gras sur des parcours implantés de noyers est à bénéfices réciproques puisque l’ombre apportée par les noyers est très appréciée des animaux, et que les déjections des oies fertilisent les arbres ce qui augmente leur croissance et leur production de fruits sans altérer leur qualité sanitaire. Cette association rend des services i) d’approvisionnement par la fourniture en quantité relative modérée de foie gras, de viande d’oie, de bois de noyers, de noix et de coproduits (duvets et graisse d’oie, coques et brou de noix) ; ii) de préservation de la qualité environnementale en valorisants des coproduits dans l’alimentation des animaux (77 t/an) et en préservant la fertilité du sol ; iii) patrimoniaux et de qualité de vie par le biais de produits labellisés et à haute valeur ajoutée (AOC Noix du Périgord, marque Oie du Périgord) et le maintien du patrimoine culturel et gastronomique; et iv) de vitalité territoriale par la création d’emplois et la contribution à l’agrotourisme. Il a aussi des externalités négatives (impacts environnementaux, acceptabilité sociale du gavage et risques sanitaires). Ce travail permet de montrer que les bénéfices de l’association oies/noyers sont beaucoup plus larges que les intérêts techniques et économiques qui les ont justifiés.
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