Resumen de Morphologie et comportement locomoteur: synthèse de l’analyse intégrative d’un modèle primate non humain actuel

François Druelle

• English

  There is much disagreement over interpretations of the locomotor capacities of the first hominins. It is indeed always difficult to interpret the functional significance of derived and archaic characters in a fossil of an extinct species, for example, Australopithecus afarensis. Integrative studies (morphology, biomechanics, posturo-locomotor repertoire) of extant non-human primates are highly relevant approaches to these paleoanthropological questions because primates are capable of multiple locomotor modes that include locomotor specializations. In this context, the olive baboon, Papio anubis, as a specialized quadrupedal Catarrhini species that nevertheless exhibits a varied postural and locomotor repertoire, is a good model. This species is available at the CNRS Primatology Station (CNRS UPS 846) for both cross-sectional and longitudinal studies. Ontogenetic samples, because of allometric growth, allow observations of natural morphological variations that can clarify the nature of the relationships between morphology, biomechanics and posturo-locomotor repertoires. This article provides a summary of the results obtained from an integrative and longitudinal study. Over and above their quadrupedal specialization, baboons, like other primates, exhibit morphological compromises that allow them to perform a postural and locomotor repertoire that includes bipedalism, climbing, suspension, etc. in varied proportions. From a paleoanthropological perspective, such observations in extant species suggest that extinct primates, including early hominins, would have exhibited multiple postural and locomotor capacities with varying degrees of specialization. An understanding of the functional relationships between morphologies, in terms of both overall morphotypes (inertial properties) and osteology, and posturo-locomotor repertoires in extant non-human primates is therefore fundamental in this regard. Rather than attempting to identify a single locomotor mode in hominin species, these studies on extant non-human primate models can support interpretations of archaic postural and locomotor repertoires.

• français

  De nombreux désaccords existent quant à l’interprétation des aptitudes locomotrices des premiers homininés. En effet, la signification fonctionnelle à donner aux caractères à la fois dérivés et archaïques chez une même espèce fossile, comme par exemple chez l’Australopithecus afarensis, reste difficile. Les travaux intégratifs portant sur les primates non humains actuels (morphologie, biomécanique, répertoire posturo-locomoteur) sont des approches pertinentes à ces questions paléoanthropologiques, car les primates adoptent une multitude de modes locomoteurs avec des spécialisations plus ou moins importantes. Dans ce contexte, le babouin olive, Papio anubis, en tant que catarrhinien quadrupède spécialisé, mais possédant pourtant un répertoire posturolocomoteur varié, représente un bon modèle d’étude. Cette espèce est accessible à la station de primatologie du CNRS (UPS 846) de Rousset pour des études à la fois transversales et longitudinales. Des échantillons ontogénétiques permettent d’observer des variations morphologiques liées au développement allométrique et ainsi d’éclaircir la nature des relations entre morphologie, biomécanique de la marche et répertoire posturo-locomoteur. Cette note est une synthèse des résultats obtenus dans le cadre d’une étude intégrative et longitudinale. Au-delà de la spécialisation à la quadrupédie, il existe chez le babouin olive, comme chez l’ensemble des primates, des compromis morphologiques permettant la réalisation d’un répertoire varié, incluant des proportions quantifiables de bipédie, de grimper, de suspension, etc. Dans une perspective paléoanthropologique, ce constat sur des espèces actuelles suggère que les primates éteints, incluant les premiers homininés, devaient posséder de multiples capacités posturolocomotrices avec différents degrés de spécialisation. Dans ce contexte, la compréhension des relations fonctionnelles entre les morphologies actuelles, à la fois au niveau des morphotypes globaux (propriétés d’inerties) et de la morphologie osseuse, avec les répertoires posturo-locomoteurs est fondamentale. En effet, plutôt que rechercher un mode locomoteur unique chez nos ancêtres homininés, ces études sur les primates non humains permettront l’interprétation de répertoires posturo-locomoteurs ancestraux.